Pépites architecturales du Pays Diois

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Observer les pierres à la rencontre de ses origines

La ruralité fait partie de chacun… Les visites de village sont parfois surprenantes et toujours émouvantes. Elles permettent de remonter le temps pour mieux comprendre le présent. On profite de l’ombre des ruelles pour admirer places et fontaines, de la fraîcheur des lieux de cultes qui témoignent de la cohabitation entre catholiques et protestants. Ou simplement d’un détail : linteaux datés, coquetterie du propriétaire, rangs de génoises pour montrer aux yeux de tous sa richesse. On s’extasie de l’ingéniosité des hommes pour s’adapter à leur environnement à travers l’histoire que nous racontent les pierres….

Ici l’architecture traditionnelle est rurale… La ferme dioise tire ses volumes massifs et ses toits à quatre pans de l’habitat dauphinois, tandis que les toitures à pente faible, couvertes de tuiles romaines et les génoises à plusieurs rangs dessinent déjà l’architecture provençale. La maison s’édifie en pierres calcaires assemblées par un mortier de chaux et de sable. Elle accueille sur trois niveaux : au rez-de-chaussée de larges ouvertures de devanture de commerces ou des portes de bergeries, à l’étage l’habitation avec son balcon en applique, un escalier accolé ou le creux d’une loggia, puis sous le toit la grange.

Les villages se situent souvent sur les hauteurs, aux abords des sources, ou le long de ruisseaux. Fontaines et lavoirs témoignent de l’importance de l’eau au centre des bourgs. Les chapelles, quant à elles, sont souvent situées en retrait. Cette configuration est bien visible à Valdrôme, Establet, Bellegarde-en-Diois, Beaumont, Saint-Dizier, Boulc…

Notre conseil : À l’aide d’un livret, on remonte le temps, venez chercher à l’Office de Tourisme le dépliant des visites libres ou trouvez-les à télécharger en bas de cette page.

 

Die, capitale décontractée

Laissez-vous surprendre par le charme et l’ambiance de cette Sous-Préfecture pas stressée, berceau de la célèbre Clairette de Die, blottie au pied du massif du Vercors à 402 mètres d’altitude, en bordure de Drôme. L’âme du cœur de ville est à la flânerie place de la République… Sur le parvis de la cathédrale, les gens aiment prendre leur temps en terrasse d’un bistrot ou devant les étals du marché… Die, c’est toute une ambiance où le bien-être et la créativité sont à l’honneur dans les esprits et les boutiques… C’est une ville rurale de presque 5 000 habitants où les jardins de légumineuses viennent se coller aux rues, où les étendages colorés enjambent les ruelles, où le restaurant fait aussi brocante, où des concepts nouveaux émergent à chaque coin de ville…

Mais c’est aussi une ville historique influencée par les gallo-romains, les évêques et les guerres de religions : porte St Marcel, mosaïque des 4 Fleuves, chapelle St Nicolas, temple, cathédrale et surtout le tour des remparts, qui offre une vue imprenable sur la citadelle minérale du Vercors aux portes de la ville. 

Notre conseil : Ne manquez pas le tour des remparts, seul monument romain conservé en élévation dans le département de la Drôme, qui au point le plus haut offre une vue saisissante sur la montagne de Glandasse !

 

 

Châtillon-en-Diois, décor de film

logo - Les Plus Beaux Villages de France

Depuis juillet 2021 : la commission Qualité s’est réunie pour décerner à Châtillon-en-Diois le sceau officiel des Plus Beaux Villages de France ® qui récompense 162 communes à travers la France et 6 villages dans le département de la Drôme.

Chaque maison traditionnelle étire ses toits de tuiles romaines vers l’âpre falaise du Glandasse en toile de fond… Joyau de petites ruelles médiévales, dites « viols », c’est le village qui inspira les décors des romans de Giono et du récent film « Knock »… Au fil de la rue des Rostangs, gardée par sa porte fortifiée et la Tour de l’Horloge, on ressent encore toute l’intensité de la vie commerciale et agricole passée comme si on y était… N’oubliez pas de lever les yeux à la découverte des fresques qui viennent égayer les façades… Haut lieu du protestantisme, le gond d’un volet à l’envers permettait au protestant de repérer les maisons amies aux heures sombres de l’histoire… Le village est d’ailleurs aujourd’hui traversé par le sentier « Sur les pas des Huguenots.

Châtillon-en-Diois, qu’est-ce que c’est dans l’imaginaire ?
« C’est entre deux flancs de montagne, un petit bourg paisible, sans bruit. Le mot qu’on y prononce le plus souvent c’est : soleil. On prend le soleil. On va prendre le soleil. Venez prendre le soleil. Il est allé prendre le soleil. Il ne fait pas soleil. Il va faire soleil. Il me tarde qu’il fasse soleil. Voilà le soleil, je vais prendre le soleil. Ainsi de suite. C’est le plus gros bruit. » Jean Giono, Les âmes fortes.

Lové autour de son rocher sur lequel était édifié le château, situé à 570 mètres d’altitude, Châtillon-en-Diois est entouré de l’un des plus hauts vignobles de France, tirant son originalité de ses nombreux cabanons de vigne. Aux heures chaudes de l’été, rafraîchissez-vous à ses fontaines dédicacées d’un poème Haïku et dans la végétation soignée des plantes grimpantes et couvre-sols du village botanique. Un espace végétal dédié à l’emblème du territoire, la vigne, présente le long de ses palissades, les cépages originels et ceux utilisés aujourd’hui dans la production de l’AOC.

Notre conseil : Si vous êtes fan du film « Knock », ne manquez pas sur le Champ de Foire, la maison qu’a choisie Lorraine Levy pour y planter le décor du cabinet médical de son héros, incarné par Omar Sy !

 

Luc-en-Diois, un air de Pagnol


Ne vous fiez pas à cette grande rue qui traverse le village, ayez la curiosité de prendre les ruelles de traverse pour y trouver la véracité d’un lieu de vie intimement lié à son passé rural. Première capitale du peuple des Voconces, de nombreuses pierres ayant appartenu à des édifices gallo-romains y ont été réutilisées : là un fragment d’autel voué à une déesse orne l’entrée d’une écurie, ici un caniveau « en petit appareil » borde l’ancienne voie antique ou encore une fontaine, dont la colonne provient d’un chapiteau… Mais aujourd’hui, même à 560 mètres d’altitude, il y a du Pagnol dans ces placettes qui résonnent de l’animation des parties de pétanque. Ici, l’abbé Froment a cherché sa vie durant des fossiles et aujourd’hui une exposition présente le fruit de son étonnante quête. 

Un cheminement en images permet de visualiser les lieux tels qu’ils étaient autrefois et leur transformation aujourd’hui. Alors aux abords des lavoirs, les lavandières reprennent vie et le temps d’un instant on se surprend à entendre le bruit des charrettes venant de la grande rue…Un arrêt s’impose à l’atelier de bourrellerie reconstitué à l’identique, où même l’odeur des chevaux persiste !

Notre conseil :
Quittez à pied* les rues de Luc-en-Diois et leur passé historique, pour découvrir le site classé du Claps, un impressionnant chaos rocheux où la Drôme serpente et qui reflète le passé géologique tourmenté de la vallée. N’oubliez pas vos maillots de bain pour profiter des eaux fraîches de la Drôme !

* 2h A/R Luc en Diois/le Claps | 5 kms | +36m – Demandez le plan dans l’un de nos bureaux d’information.

 

Valdrôme, aux sources de la Drôme

Valdrôme, c’est un petit village perché, oublié du temps et du béton, construit sur trois étages linéaires reliés par des escaliers abrupts appelés « cantons ». Cette originalité architecturale se confirme, car Valdrôme est également l’un des rares villages à ne pas posséder d’église catholique. Les habitants s’étant ralliés très tôt aux idées de la Réforme, seul le temple y trouve une place. Malgré le petit nombre d’habitants, c’est un véritable vivier d’instituteurs, depuis le début du XXème siècle, 114 diplômés sont issus de la commune !
 

A 820 mètres d’altitude, c’est un site où le bleu du ciel se mélange à celui de la lavande d’altitude, où les cigales côtoient les sommets. C’est un petit bout du monde où la pureté de la nuit, préservée de tout éclairage, permet comme nulle part ailleurs, d’entrevoir la profondeur de la voûte céleste et de ses étoiles.

Le silence s’y écoute dans les petites ruelles pavées à l’heure de la sieste… Mais c’est aussi un village bien vivant qui a équipé son centre d’un site d’escalade et qui sait séduire les familles par ses sentiers ludiques. 


Notre conseil : Donnez aux enfants peu motivés par les visites patrimoniales, l’énigme postale… Ils s’enthousiasmeront d’aider Gisèle la factrice à retrouver le destinataire anonyme d’une lettre. Ainsi vous pourrez prendre votre temps pour explorer ce petit village du Haut Diois.

 

Lus-la-Croix-Haute, versant alpin

Lus-La-Croix-Haute est un village qui sent déjà la rudesse du Dauphiné ! A 1040 mètres d’altitude, pas de chichis pour faire face à l’âpreté de l’hiver, la maison traditionnelle est cubique avec un toit pentu à quatre pans pour évacuer la neige et de petites ouvertures pour diminuer la prise au vent. La tuile écaille avec en fond les hauts sommets acérés, remplace ici la romaine… Les plus attentifs découvriront un linteau gravé, un toit de chaume, un canal d’irrigation, un pont de pierre défiant le débit printanier, un four à pain, une des 64 fontaines communales. Ici en hiver, on fabriquait la glace à destination de Marseille et c’est à partir de ce moment-là que le pastis y fut tant apprécié !

Le hameau alpin de la Jarjatte et sa chapelle, cachés à l’écart dans son vallon classé pour ses paysages pittoresques, a même tenté au siècle dernier d’obtenir son indépendance. Ici pas de monument historique, mais un habitat rustique en relation avec la difficile vie paysanne de ces terres d’altitude, bigarré par les modèles architecturaux des années 70, période où ces montagnes ont commencé à attirer les randonneurs venus des villes du sud de la France…

Notre conseil : Empruntez le sentier « Architecture, Paysage et Patrimoine » qui vous emmènera à la rencontre de ces émouvants hameaux de montagne pour comprendre le lien entre l’habitat et le mode de vie rural d’autrefois… Complétez vos découvertes avec la visite de la Maison du Patrimoine qui y consacre une exposition. 

 

La Motte-Chalancon, avant-poste provençal

Entre Baronnies Provençales et Diois, au cœur de la Vallée de l’Oule, à 550 mètres d’altitude, cette ancienne motte médiévale construite en escargot autour de son château-fort, aujourd’hui disparu, se caractérise par ses « calades » aux noms d’antan : Trou du curé, Cornards, Tambourinaïre, Passe-Roses… La plus célèbre, celle de la Contrebande, traversait une maison et était le refuge des voleurs qui, par décret du seigneur, ne pouvaient y être arrêté… Ne tentez rien aujourd’hui, cela n’a plus court ! Ces petites ruelles grimpent jusqu’au site fortifié, dont il ne reste que l’église qui domine les toits de tuiles provençales en contrebas.

Ce labyrinthe de pierres dissimule des fontaines et lavoirs rafraîchissants, de vaillants bouquets de roses trémières, de petites placettes investies par les joueurs de pétanque et à chaque coin de rue on croirait entendre le roulement de tambour du crieur public : « Avis à la population, ne manquez pas le village de La Motte-Chalancon… ».

Notre conseil : Amis Belges soyez les bienvenus ! Le village de La Motte-Chalancon est jumelé depuis 1971 à Stembert, une section de la ville belge de Verviers. La rue des Leups a été baptisée en hommage à l’emblème du loup de cette ville de la région wallonne dans la province de Liège et chaque été s’y déroule la fête des belges !

 

Saint-Nazaire-le-Désert, au bout du bout

Au bout des gorges de la Roanne, à l’écart des grandes routes, au cœur des forêts de pins noirs, à 565 mètres d’altitude, se dissimule le village hors du temps de Saint-Nazaire-le-Désert. Le désert porte bien son nom au vu de son nombre d’habitants, soit 4 au kilomètre carré ! Il est clair qu’avec presque 150 habitants, ce village fait tout de même figure de « gros bourg » au cœur de cette vallée sauvage aux hameaux isolés ! À l’entrée du village, l’alambic donne le ton de ce pays de lavande où partout flotte sa fragrance estivale. Pays de marnes, même au cœur du village la roche se met à nu.  

Avec sa très ancienne église au bord de l’eau, c’est notre petite Venise provençale, plus calme et sereine, au confluent des rivières tumultueuses de la Roanne et de la Lance… La légende de la cloche, de la toute petite chapelle encore en fonction à l’est du village, dit qu’elle éloignait la grêle dans ce pays aride au carrefour des chemins muletiers qui vous accueillent au chant des cigales…

Notre conseil : Rendez-vous Place du Brouas, où la roche, typique de ce pays de marnes, se met à nu en plein cœur du village et dévoile ses « écharennes », terme local pour désigner les strates apparentes des couches géologiques.

 

Les plans découvertes des villages sont disponibles en téléchargement
et en commande dans notre espace « Nos Brochures »